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La disparition de Fidel Castro signifie t-elle la fin de l’espérance révolutionnaire ?

Disparition de Fidel Castro en 2016

Avec Fidel Castro un monde disparaît et une page d’histoire se tourne définitivement : celle du communisme.

Il a incarné à lui seul la tragique épopée de cette idéologie: de son splendide imaginaire fait d’hommes libérés de leurs chaînes et égaux à l’impitoyable réalité de la répression et de l’exil.

Qui de sa génération ou de celles qui l’ont suivi n’a pas rêvé sinon cru à La Revolution? A Cuba, en Amérique Latine et partout ailleurs dans le monde où des hommes désirent un monde nouveau dont l’exploitation et la misère seraient exclus.

Lui l’a faite, à quelques encablures de l’état qui symbolisait le triomphe du capitalisme et de sa domination sans partage sur les faibles, individus ou nations entières, comme la sienne, Cuba; en renversant un dictateur qui avait fait de son pays un lupanar pour riches Nord Américains et un refuge pour les criminels en tous genres.

Avec Fidel Castro une immense espérance est née d’autant que son régime n’avait pas été précédé d’une cruelle guerre civile ou mis en place par une armée étrangère mais installé grace à l’action déterminée d’une poignée de héros romantiques dont le christique Ernesto Che Guevara.

À la hauteur de ce rêve, des réalisations dans les domaines de l’éducation et de la santé, avec des taux d’alphabétisation et une espérance de vie semblables à ceux des grandes nations occidentales; la promotion des gens de couleur, le statut de la femme, l’accès à la culture, le developpement du sport, sont autant de succès indéniables du régime Castriste d’autant qu’ils sont uniques sous ces latitudes, dans le proche environnement de l’île et sur le continent centre et sud Américain.

Mais alors pourquoi cette dérive dictatoriale et cet exil massif ?

Alors qu’objectivement ce régime politique favorise plus de 80% de la population qui, sans lui, auraient longtemps continué à partager le sort des pays voisins où la grande majorité de la population manque de tout; les 20% restant étant composés des dirigeants politiques et des élites intellectuelles.

Parce que manifestement le système communiste engendre un rejet profond de larges couches de la population.

Les pauvres, les déshérités, qui bénéficient pourtant directement du régime ne peuvent s’empêcher d’être attirés par les milles feux de la société de consommation, si proche d’eux et si inaccessible chez eux; quant aux élites, mis à part la nomenklatura, elles partagent ce désir de s’affranchir de l’austérité pour profiter des bienfaits d’une societe d’abondance.

D’autant que pour sauvegarder ces acquis de la révolution il a fallu empêcher toute contestation et le régime a du rapidement mettre en place un carcan répressif qui a fait de ce paradis voulu une prison à ciel ouvert; avec le rôle majeur des États Unis qui n’ont pas supporté qu’à leurs portes s’installe un contre modèle à leur capitalisme triomphant et qui ont tout mis en œuvre pour en précipiter l’échec, jusqu’à soutenir la piteuse aventure guerrière de la baie des cochons.

Que demeurera t-il de cette Histoire ?

Que la Révolution c’est possible même si c’est difficile.

Que Fidel Castro l’a réalisée et qu’il est ainsi devenu le libérateur d’un peuple contre l’exploitation d’un dictateur à la solde de la première puissance mondiale; un homme qui a réussi à préserver l’indépendance de son pays; un leader du tiers monde qui défiant l’Occident et son capitalisme, a su, envers et contre tout, construire une societe plus égalitaire.

La ferveur que manifeste le peuple Cubain en ce jour de disparition de son Leader Maximo témoigne de son attachement à cette formidable aventure.

Et si, en fin de compte, le « rêve Américain » s’avère plus fort que les réalisations du Socialisme, il n’éteindra jamais l’espérance en un monde meilleur, encore et toujours à construire, fait de justice et de liberté, comme celui qu’a tenté de bâtir Fidel Castro.